Suite de l’Introduction…
Le fanatisme a toujours…un fondement de réel, mais il déforme, mutile ou distend ce noyau de réalité en fonction de l’idéologie qui l’inspire. Et il draine et falsifie les énergies et les passions issues du rapport au réel pour les transposer sur des abstractions, monstres d’autant plus affamés qu’ils n’ont pas d’entrailles.[1]
Une bataille a toujours au moins deux armées qui s’affrontent. La bataille pour la laïcité — qui va la définir ? — en a plusieurs : les « frèristes » et les « laïcards » d’abord. Ces premiers sont des adhérents du mouvement des Frères musulmans. Florence Bergeaud-Blackler a inventé le mot « frèristes » pour désigner cette nébuleuse internationale européenne qui cherche à instrumentaliser l’islam afin de subvertir les démocraties qui chérissent la liberté de religion pour remplacer celles-ci par leur version de la sharia. Je m’appuie sur son analyse minutieuse de ce mouvement.[2]
Les laïcards, ou moins péjorativement, les combistes, s’opposent à toute présence publique de la religion. L’appellation « combiste » évoque celui qui était de 1902 à 1905 le président du Conseil et ministre de l’Intérieur et des Cultes, Émile Combes, anticlérical véhément. Pourtant docteur en théologie — d’où son surnom « le petit père Combes » — il voulait la mainmise de l’État sur tout ce qui est le religieux. Il allait…